L E  C H A T E A U  D E  F A R R E Y R O L L E S

 

    Le château de Farreyrolles est mentionné pour la première fois en 1246 dans un texte énumérant les possessions de Saure de Caylus: Terra autem domine Saure haec est Bastida Guillelmi Atonis, Castlarium et Farreyrolas "Quant au domaine de Dame Saure, il comprend La Bastide de Guillaume-Aton, Le Cayla et Farreyrolles". Il s'agit des trois châteaux de Plaisance, du Cayla (commune de Martrin) et de Farreyrolles, qui dépendaient alors du château principal de Caylus (commune de St-Affrique).

   Le château de Farreyrolles, qui date par conséquent au plus tard du XIIIe siècle, fut cédé plus tard, au cours du XIVe siècle, par les seigneurs de Caylus à la famille des de Martrin qui s'était installée entre temps au château d' Esplas (commune de Rebourguil).

    Entre temps aussi Farreyrolles était passé en partie aux mains de l'Ordre des Hospitaliers qui ont certainement hérité des biens des Templiers. En effet, en 1392, le commandeur de Martrin, Pons de Panat, est qualifié de co-seigneur du château condominus castri de Ferrayrolis.

    Quant à l’église St-Matthieu, qui était à l'origine la chapelle du château, comme le montre sa situation même à l'intérieur de la première fortification, elle fut réparée entre 1479 et 1481 : c'est alors que l'ancien choeur reçut une voûte gothique contrebutée par deux  contreforts placés aux angles Sud-Est et Sud-Ouest, mais son chevet rectangulaire, plus étroit que la nef, resta englobé dans l'enceinte circulaire, semble-t-il, du château et fut même pourvu d'une bouche à feu encore  visible sur le mur Est.

    En 1491 le compte-rendu d'une Visite d'inspection des Hospitaliers précise que le membre dit Fareyrolas relève de l'autorité du noble prior de Martrin, lequel était à cette date fraire Penavayra del Sales dont on peut encore admirer le tombeau monumental dans l'église de Martrin.

    Suivant le texte de la même Visite le territoire de Farreyrolles était ainsi limité: loqual luoc et membre dessusdits se confrontan an las seignorias de Monseignor d'Arpajo, de Monseignor de  Vabres, de Monseignor de Panat et del luoc de Saint Sarny et de Montlaur. Le domaine de Farreyrolles confrontait donc au nord avec la juridiction du château de Brousse, appartenant à la famille d'Arpajon; au  nord-est avec le château de St-Izaire, relevant de l'évêque de Vabres: au nord-ouest avec le château de Coupiac dont le Seigneur était un de Panat; au sud-ouest avec la ville de Saint-Sernin et au sud-est enfin avec la  juridiction de Montlaur dont dépendait le château de St-Juéry.

    Au XVIe siècle le château de Farreyrolles était tombé en ruines, mis à part la chapelle qui avait été, on l'a vu, fortifiée. C'est vraisemblablement au cours du même siècle que fut construit le second château, à en jurer par son escalier à vis et par le style de ses portes.

    Ce château fut à son tour abandonné  et remplacé par un grand bâtiment qui, comme ses prédécesseurs, domine toujours superbement la vallée du Gos. La chapelle fut une nouvelle fois restaurée et bénite en 1857 pour retomber en ruines au XXe siècle. Espérons qu'une meilleure connaissance de ce monument permettra sa nouvelle restauration. 

                                                                               André Soutou & Elian Molinié-Tavernier